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L'HONNETE DES FEMMES, C'EST LA CHASTETE
 

 

 

 

 

 

 
    Selon le Dictionnaire de Furetière, publié en 1690, l'honnêteté au XVIIe siècle se rattache à la morale pratique. Il la définit d'emblée comme " la pureté des murs " et, dans l'exemple, condamne " l'impression des livres qui pèchent contre l'honnêteté publique ". Ses règles, explique-t-il ensuite, sont " les règles de la bienséance, des bonnes murs ". La première expression renvoie au comportement dans le monde, à son accord avec les conventions de la société ; la seconde à la distinction du bien et du mal dans la conduite individuelle. Les exemples qui suivent répartissent inégalement ces deux exigences entre les deux sexes : " L'honnêteté des femmes, c'est la chasteté, la modestie, la pudeur, la retenue. L'honnêteté des hommes est une manière d'agir juste, sincère, courtoise, obligeante, civile. "
   
    Les qualités demandées à la femme se réfèrent toutes à la sexualité et à ses conséquences dans la vie en groupe. La retenue elle-même, qui ressortit au comportement, n'est que le moyen de manifester extérieurement la pudeur et la modestie, vertus ou façons d'être nécessaires à la conservation de la chasteté. Pour l'homme, il ne s'agit pas d'états d'âme, mais de " manières d'agir " qui touchent à sa conduite du point de vue de la stricte morale (juste, sincère) ou plus généralement des bonnes manières (courtoise, obligeante, civile). Dans une société qui distribue aux hommes et aux femmes des rôles différents, l'honnêteté ne peut être la même chez les deux sexes. Sans le vouloir, Furetière annonce l'abbé de Châteauneuf et justifie les refus de Ninon.